Le problème de la douleur est particulièrement angoissant. Pour certains, la souffrance est purificatrice, elle est utile ; pour d’autres elle est injuste, elle est nuisible. Pour l’animal, en tout cas elle prend signification d’une injustice, surtout lorsqu’elle lui est imposée par I’homme, et a plus forte raison lorsqu’elle aboutit de façon irréméediable a la mort. Pour qui connait la notion de douleur, une telle hose est intolerable. L’idée qu’un être vivant innocent puisse souffrir par les mains de l’homme, revolte.
C’est cette révolte qui nous a amené a nous poser quelques questions et à écrire cet essai. Car, si l’animal a conscience de sa douleur, n’éprouve-t-il pas de plus une douleur dite „ psychique“, n’aprehende-t-il pas déjà sa mort en fréquentant les lieux d’abattage? C’est ce que nous essaierons de sentir au cours d’un premier chapitre.
Nous nous sommes demande alors s’il n’était pas possible d’abattre les animaux selon des méthodes dites humanitaires, si l’on ne pouvait changer les conditions d’hébergement, l’amenée vers l’abattoir les techniques d’abattage et même d’eduquer et d’ameliorer le personnel chargé de cet abattage.
Mais de telles transformations sont-elles possibles ? Ne requiè-rent-elles pas un apport financier trop important? Sont-elles compatibles avec le travail moderne de la chaine d’abattage ? Et restent-elles dans le cadre d’une inspection sanitaire rigoureuse ? Ne rnt-elles pas d’être en contradiction fondamentale avec l’abattage rituel qui apparemment semble s’y opposer ? Enfin quel est l’effort effectué en France et à l’étranger et comment s’est-il gravé dans les différentes législations ?
Voilà toutes les questions que nous nous sommes posées et auxquelles nous avons essavé de répondre.